À VENIR
À VOIR ET À MANGER
REGARDS D’ARTISTES SUR LE TERROIR SUISSE
27.09.2025 - 08.03.2026
L’année 2025 marque la nomination d’Aigle comme Ville suisse du Goût. Cet événement fédérateur est l’occasion pour l’Espace Graffenried de se pencher sur une thématique évocatrice, sensorielle et dont l’universalité en fait un sujet d’exposition passionnant. Quel est notre rapport au Goût aujourd’hui ? Comment percevons-nous les produits du terroir régional, agricoles ou viticoles, ainsi que les pratiques alimentaires ancrées dans les traditions helvétiques en particulier ?
L’exposition À voir et à manger. Regards d’artistes sur le terroir suisse propose d’explorer ces questions à travers les perceptions plurielles de 16 plasticien·ne·s de divers horizons. Une sélection de tableaux de la collection communale d’Aigle, notamment de Frédéric Rouge et de Marie-Joseph Orgiazzi, dialogue ainsi avec les créations de 12 artistes contemporain·e·s réalisées spécialement pour l’occasion. Entre dessin, peinture, sculpture, photographie, estampe, anaglyphe, vidéo, performance, installation sonore ou olfactive, l’exposition réunit une multitude de médiums artistiques qui évoquent différents pans du Goût. Abordé tantôt de manière savoureuse, sensuelle et célébratoire, tantôt sous l’angle du dé-goût, de la dégradation et de la consommation massive, ce sens intimement lié à l’hédonisme et aux plaisirs de la table – mais aussi à tous les travers qui en découlent – prend différentes consonances sous le prisme de l’art.
Afin d’ancrer cette exposition dans la célébration du terroir aiglon et de lui conférer une dimension locale, 11 artistes ayant déjà exposé dans la salle du rez ont été invité·e·s. Parmi ces intervenant·e·s, la plasticienne Leah Linh présente une installation inédite dans trois salles de la tour carrée du Château d’Aigle, aménagée en antenne de l’exposition. À l’Espace Graffenried, le parcours se termine avec une ouverture vers un autre sens : celui de l’odorat, exploré de manière gourmande par l’artiste olfactive Maeva Rosset.
Avec les créations originales de Joëlle Allet, Barbara Cardinale, Christophe Constantin, Aline Fournier, Tami Hopf, Estelle Gattlen, Stéphanie Giorgis, Leah Linh, Olivier Lovey, Nicolas Pahlisch, Maeva Rosset et Aline Savioz.
Cette exposition est réalisée avec le soutien du Canton du Valais, de la Fondation Philanthropique Famille Sandoz et de Hugo Reitzel.
Prochain événement : vendredi 26 septembre à 18h30 | Vernissage public
L’artiste valaisan Jean Briod nous emmène au coeur d’une dimension féérique avec l’exposition Cocagne, fruit d’un projet inédit dans lequel il crée de toutes pièces un livre original illustré, à la manière d’une encyclopédie. Le folklore et le monde fantastique se trouvent à la racine de la pratique de Jean Briod, qui y puise ses inspirations depuis les débuts de son parcours artistique. Au rez de l’Espace Graffenried, le plasticien propose une exposition immersive et tridimensionnelle qui nous propulse, à travers un assemblage méticuleux, dans un univers truffé de références à différents contes centenaires qui ont impacté la culture populaire et nourri notre imaginaire collectif.
Une grande diversité de techniques et de médiums a été investie par l’artiste à cette occasion. L’exposition est composée essentiellement d’œuvres sur papier contrecollées sur panneaux de bois, intégrant plusieurs textes et dessins découpés. Ces derniers ont été réalisés tant aux crayons de couleurs ou aux feutres à alcool qu’à la peinture acrylique et numérique.
Les oeuvres illustrées dans le petit livre de contes placé dans la salle prennent forme hors de leur support d’origine, se matérialisant dans l’espace et nous amenant à leur rencontre. Le triptyque intitulé Ma mère l’Oie, inspiré du conte éponyme de Perrault, est le point de départ de l’exposition. Les deux battants latéraux permettent au tableau de s’ouvrir, comme un livre. Il évoque également une fenêtre sur un monde enchanteur, auquel on accède en ouvrant les volets. Les autres compositions, réalisées avec plusieurs couches de papier superposées afin de créer une impression de profondeur, nous présentent chacune différents personnages emblématiques.
Tour à tour, ces créations référencient ouvertement un ou plusieurs contes classiques, de Hansel et Gretel à Pinocchio en passant par Jack et le haricot magique. Malgré ces renvois, l’histoire de chaque conte est remaniée par l’artiste de manière à nourrir sa propre narration. Hansel et Gretel, innocentes victimes dans le conte de Perrault, prennent ici la forme d’ogres vengeurs dévorant tout·e intru·e pénétrant dans leur forêt.
Ce projet est né des inquiétudes de Jean Briod face à un quotidien perdant progressivement de sa saveur, tendant vers une morosité contagieuse. Avec Cocagne, il réinjecte la fantaisie qui manque cruellement à notre société et invite à célébrer la création artistique, à valoriser les efforts de celles et ceux qui y contribuent. L’exposition parle ainsi des différentes formes d’art qui impactent nos vies, comme la musique, le cirque, la poésie. Les protagonistes du conte pratiquent ces disciplines à la manière de sorciers et sorcières aux pouvoirs magiques.
À travers ces divers emprunts à l’iconographie des contes de fées, le plasticien effectue des parallèles entre le monde de la magie et celui de l’art. Car la force créatrice des artistes n’est-elle pas comparable à celle des magicien·ne·s ?
Prochain événement : vendredi 26 septembre à 18h30 | Vernissage public